Ecourter un séjour à l’hôpital, être soigné dans son environnement, entouré de ses proches : l’hospitalisation à domicile, un concept né aux Etats-Unis en 1945 « home care », est reconnue en France depuis 2009 , par la loi Hôpital, Patients, santé, Territoires (HPST) comme une hospitalisation à part entière et non plus comme une simple alternative à l’hospitalisation.
L’hospitalisation à domicile (HAD) est un mode d’hospitalisation à part entière qui permet d’assurer, au domicile du malade ou dans une structure d’hébergement (EHPAD, foyer logement…) des soins médicaux et paramédicaux continus et coordonnés, pour une période limitée mais révisable en fonction de l’évolution de son état de santé.
Les structures d’hospitalisation à domicile sont des établissements de santé au sens du code de la santé publique, soumis aux mêmes obligations que les établissements hospitaliers publics et privés avec hébergement. Elles sont ainsi tenues d’assurer la continuité des soins 24 heures sur 24 et 7jours/7. Elles sont également certifiées par la Haute Autorité de Santé, ce qui garantit au malade une offre de soins de qualité. Enfin, elles sont tenues de mettre en place des mesures de lutte contre les infections nosocomiales.
Outre ses propres équipes (médecin coordonnateurs, infirmier coordinateur, infirmiers, assistants sociaux, psychologues, aides soignants…), l'HAD fonctionne en réseau, et fait appel à de multiples acteurs des champs sanitaire, social, et médicosocial.
L’intérêt primordial de l’HAD est de permettre à une personne malade d’être soignée chez elle parmi les siens. Après un séjour à l’hôpital, souvent déresponsabilisant, le malade, lors de son retour à domicile, retrouve ses repères habituels et une plus grande autonomie par rapport à sa maladie.
Les buts d’une hospitalisation à domicile sont :
L’HAD concerne des malades de tous âges (enfants, adolescents, adultes) atteintes de pathologies graves aigües ou chroniques, souvent multiples, évolutives et/ou instables qui, en l’absence d’un tel service, seraient hospitalisés en établissement de santé traditionnel.
Tout patient qui nécessite des soins lourds, complexes et répétitifs pour lequel un projet de soins au domicile est institué pour bénéficier de l’HAD.
Quelques exemples types de prises en charge en hospitalisation à domicile :
La demande d’admission en HAD est faite par un médecin hospitalier ou par le médecin traitant, qui contacte l’infirmière coordinatrice. Celle-ci organise l’admission et prépare le dossier de soins. Une évaluation médicale, paramédicale et sociale est réalisée, avec la visite de l’infirmière coordinatrice, à l’hôpital et/ou à domicile, afin de recueillir les informations nécessaires à l’admission, accompagnée le cas échéant de l’assistante sociale.
Réalisable uniquement avec le consentement du patient et/ou de sa famille, l’admission est prononcée après avis du médecin coordonnateur et accord du médecin traitant.
Le service d’HAD se charge des formalités administratives auprès de la caisse d’assurance maladie et de la mutuelle le cas échéant.
Le matériel de soins (mobilier, lit, potence…), les produits pharmaceutiques et consommables (compresses, tubulures…) sont pris en charge par le service.
Les transports pour des consultations sont pris en charge par le service d’hospitalisation à domicile s’ils sont prescrits par le médecin traitant ou par le médecin coordonnateur.
Un projet thérapeutique est élaboré et validé par le médecin traitant, le médecin coordonnateur et l’équipe soignante de la structure d’HAD et libérale le cas échéant.
L’HAD permet de faire des soins ponctuels, des soins continus sur des pathologies évolutives. Des soins prodigués 24h/24, 7jours /7 avec professionnel d’astreinte.
Les soins délivrés sont médicaux et paramédicaux et ils peuvent être accompagnés d’une prise en charge psychologique et sociale du patient et de son entourage.
Le rôle de la famille est primordial mais l’absence de famille n’est cependant pas obligatoirement un obstacle à une prise en charge en HAD si l’environnement (voisins, aides ménagères…) apporte de l’aide.
Point de rencontre entre la médecine hospitalière et le secteur ambulatoire, l’HAD appuie son action sur un travail de coordination, amenant ainsi les professionnels de santé à rompre avec le caractère isolé et segmenté de leurs pratiques.
Trois médecins sont appelés à intervenir :
Les infirmiers, les kinésithérapeutes et toute l’équipe soignante interviennent régulièrement au domicile du patient. Des professionnels de santé libéraux peuvent également participer à l’hospitalisation à domicile.
Une assistante sociale peut accompagner les patients et leur famille dans leurs démarches d’obtention d’aides financières ou matérielles (aide-ménagère, repas à domicile…).
L’équipe de coordination de l’HAD est le lien entre le malade et l’ensemble des professionnels de santé qui vont intervenir au chevet du patient dans le cadre de sa prise en charge.
Toutes les dépenses qui concernent le traitement et le matériel installé à domicile sont prises en charge dans le cadre de l’HAD et financées par les caisses d’assurance maladie et les mutuelles (selon les ouvertures de droits).
Une hospitalisation à domicile relève d’un choix du malade puisque le consentement de celui-ci est nécessaire. Et, quand on est pris en charge chez soi, il est souvent plus facile de vivre sa maladie ou de prendre son traitement en raison de la qualité de vie et de la présence de repères.
Pour autant, cela n’est pas sans ambiguïté dans la mesure où laisser pénétrer chez soi des professionnels du soin n’est pas anodin. L’acte peut même être ressenti comme intrus. Le rôle de l’entourage est alors souvent décisif.
En conclusion :
La coordination hôpital/domicile est une nécessite absolue pour assurer la qualité de la prise en charge des patients. Aujourd’hui, l’hospitalisation à domicile permet l’organisation des soins autour du malade et prend en compte l’ensemble de ses besoins.